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| I don't want to fall another moment into your gravity [R.] | |
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Heather Nielsen Admin | Courgette blonde des steppes
Nombre de messages : 3425 Age : 35 Nationalité : Danoise Crazy for : How we used to be AmstelMood : Full of regrets Date d'inscription : 12/11/2007
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| Sujet: I don't want to fall another moment into your gravity [R.] Mar 11 Mar - 18:56 | |
| Son sac était déjà dans l'entrée, comme s'il y avait toujours été depuis son arrivée à Amsterdam, mais Heather était habituée à ses visites qui ne duraient jamais plus que deux petits jours. Et la présence même de ce sac dans son couloir la rendait à la fois heureuse et triste parce que cela signifiait qu'Alexander était là, mais aussi qu'il partait bientôt.
Alexander s'était rhabillé en mettant une chemise qui revenait toute fraîche du pressing, mais Heather en déboutonnait déjà les boutons alors qu'ils se laissaient tomber sur le canapé de son salon. C'était de plus en plus électrique entre eux, ils se voyaient de moins en moins et leur présence leur manquait terriblement, si bien que même si leur histoire n'était pas au beau fixe en ce moment et que Heather avait l'impression de ne plus rien partager avec Alexander, leurs week-ends sonnaient comme des retrouvailles perpétuelles. Ils pouvaient avoir passé l'après-midi à marcher dans les rues d'Amsterdam en silence, n'avoir quasiment rien dit durant leur dîner dans ce restaurant si chic de Rembrantplein, une fois qu'ils se trouvaient encore dans un quasi silence dans son appartement, elle finissait toujours par chercher les lèvres d'Alexander et ils faisaient l'amour avec une passion qui ne s'éteignait que lorsqu'il était à Londres.
Elle savait pertinemment qu'après il prendrait son avion pour Londres, que leurs problèmes n'étaient toujours pas réglé, qu'ils n'en avaient pas plus discuté ce week-end qu'ils ne le feraient la prochaine fois et qu'une prochaine dispute éclaterait bientôt, mais elle l'aimait tant qu'elle serait capable de laisser la situation dans un statu quo jusqu'à ce que leur couple finisse par se désagréger de lui-même. Mais pour l'instant elle était encore portée par cette vague de désir qui la submergeait encore et encore depuis cinq ans et les mains d'Alexander sous son débardeur et les siennes qui devinaient comme pour la première fois la musculature de son dos à travers le tissu raffiné de sa chemise lui faisaient tout oublier, encore une fois.
La sonnerie du Blackberry d'Alexander retentit au milieu de leurs soupirs et Heather se tendit brusquement. Il prit le téléphone, refusa l'appel et le reposa sur la table mais elle resta immobile lorsqu'il enfouit son visage dans son cou. Elle n'avait même pas besoin de s'interroger sur la personne qui appelait, et même s'il avait refusé l'appel pour n'être qu'avec elle, cela venait de la faire retomber douloureusement sur terre.« Pourquoi tu ne l'as pas éteint ? » demanda-t-elle sèchement alors qu'elle s'éloignait de lui et remettait son débardeur en place, assise au bord du canapé. « J'en ai marre de ce foutu téléphone, » renchérit-elle avec encore plus d'amertume et de rancoeur que l'on pouvait percevoir facilement même dans son murmure. Elle tourna un regard qui se voulait sec mais qui n'était que las vers Alexander, puis elle se leva du canapé et s'avança vers la grande baie vitrée de son salon et croisa les bras sur sa poitrine, encore un peu fébrile du désir qui l'avait animée quelques minutes avant. Mais la réalité, même si elle était difficile à voir et qu'ils arrivaient à cacher à leurs yeux, s'imposait d'elle-même à eux. Ils n'étaient plus ce qu'ils étaient.[ ] | |
| | | Alexander Malesbury • What About Now ?
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| Sujet: Re: I don't want to fall another moment into your gravity [R.] Mer 12 Mar - 14:14 | |
| Une de fois plus, le moment de repartir était venu. Comme après chacun des week-ends trop courts et trop rares qu’il passait à Amsterdam. Le même scénario semblait se répéter à chacune de ses visites, il arrivait si tard le Vendredi qu’on était déjà Samedi, puis devait rentrer le Dimanche soir. A peine deux petits jours qu’Alexander partageait avec Heather, des fois moins. Des fois rien, puisqu’il ne pouvait même pas s’octroyer ce peu de temps libre à cause de son travail. Et ils restaient deux semaines sans se voir, communiquant seulement par coups de téléphones ou e-mails. Terriblement seuls et tristes. Malheureusement, ce genre de situations arrivaient de plus en plus souvent, rendant les choses encore plus difficiles qu’elles ne l’étaient déjà. Ils ne se voyaient presque plus, et même lorsqu’ils étaient ensemble la situation semblait s’être dégradée. Petit à petit, ils avaient cessés de parler des heures de tout et de rien sans se préoccuper de ce qui allait arriver demain, de ce qui se passait à l’extérieur de leur petite bulle. Ils avaient cessés de rire comme des enfants pour des futilités, de s’amuser d’un rien puisque le principal était là: ils étaient ensemble. Ils étaient tombés de leur petit nuage où aucune ombre de venait assombrir leur journée, et les disputes avaient commencé. Puis les longues heures passées ensemble sans dire un mot. Puis les journées entières sans qu’ils ne se parlent, ce qui aurait été tout simplement inenvisageable deux ans plus tôt. Il l’aimait toujours autant, sinon plus, mais elle lui manquait. Bien sûr, en ce moment elle n’était qu’à un mètre de lui, mais parfois, il lui semblait qu’un gouffre les séparait, sans savoir comment le combler. Ni même pourquoi il s’était installé, alors qu’auparavant tout allait si bien.
Alexander se préparait à partir, encore. Son sac était prêt, le taxi n’allait pas tarder pour l’emmener à l’aéroport. Mais il ne voulait pas partir, pas tout de suite. S’il avait un cruel problème de communication avec Heather, qu’ils passaient de disputes à réconciliations en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ou que leur relation s’était lentement dégradée, ils leur restaient quelque chose qu’on ne pourrait leur enlever. Ils s’aimaient, et étaient encore attirés comme des aimants l’un par l’autre. Même maintenant qu’il était sur le point de quitté l’appartement, ils étaient encore l’un contre l’autre sur le canapé, serrés l’un contre l’autre et s’embrassant comme si c’était la première fois qu’ils se voyaient. Comme toujours.
Alexander était à deux doigts d’annuler son vol pour prendre le suivant, pour rester un peu plus avec Heather et retarder le moment de son départ d’une petite heure quand son Blackberry sonna. Pour la sixième fois de la journée. Et toujours au moment où Alex aurait aimé oublier qu’il ne travaillait pas ici, qu’il avait un job à responsabilités, qu’il était entravé par d’innombrables obligations professionnelles. Il s’écarta légèrement d’Heather, attrapa le mobile et franca les sourcils en voyant le numéro appelant. Jenny. Pour la sixième fois de la journée. Il refusa l’appel, parce qu’il lui avait répété qu’il ne fallait l’appeler lorsqu’il était à Amsterdam qu’en cas de nécessité. Sauf que la dernière nécessité dont elle lui avait fait par était le couleur du fond de le nouvelle campagne marketing.
Le téléphone, le travail, Jenny, Londres … Tout lui était sortit de la tête au moment où il avait reposé le téléphone sur le guéridon, et il lui semblait que cette interruption allait être oubliée, comme toutes les autres. Ce fut donc un regard surpris qui répondit au ton sec d’Heather, qui s’était éloigné de lui. En fait, il ne comprenait pas sa réaction: après tout, ce n’était pas de sa faute si sa secrétaire l’appelait toutes les demi-heures! « Il est toujours allumé » C’était comme une évidence. Jamais il n’éteignait son téléphone, excepté lorsque son avion décollait ou atterrissait. Mais pour Alexander, cela semblait logique, alors que pour Heather beaucoup moins.
Il reboutonna sa chemise, puis se redressa en appuyant ses coudes sur ses genoux, fronçant les sourcils quand elle continua sur sa lancée. Ils avaient été interrompu par un coup de téléphone, mais ce n’était toutefois pas une raison pour réagir aussi excessivement. Cela faisait maintenant quatre ans qu’il travaillait, et jamais il ne l’avait vu s’en prendre ainsi à cela. Parce que ce Blackberry le reliait à Londres, symbolisait la société, l’entreprise. Ce à quoi il consacrait quatre-vingt pour cent de son temps.
Il la suivit du regard tandis qu‘elle mettait de la distance entre eux, puis leva les yeux au ciel en se massant la nuque. « Tu sais que je dois toujours être joignable par mon père » Il l’avait lâché un peu plus durement qu’il ne l’aurait voulu, mais il croyait vraiment que c’était clair. Il ne pouvait pas se défaire de ses obligations. D’aucune manière. Après quelques secondes d’hésitation, il se leva, puis se rapprocha lentement d’elle. Mais se garda de la prendre dans ses bras et de la serrer dans ses bras comme il l’aurait fait son l’ombre d’un doute avant. Parce qu’ils avaient changée, et pas forcément pour le mieux.
« Heather, ce n’est pas la peine de réagir comme ça. » Il resta immobile, contemplant lui aussi la ville illuminée tandis que le jour déclinait. Puis posa la main sur son épaule, mais elle se dégaga, sans lever les yeux vers lui. Il soupira, puis continua. « Ce n’est qu’un téléphone »
Il savait que ce n’était pas que cela, que le malaise qui s’était soudainement installé entre eux n’était pas seulement dû à une simple sonnerie. C’était plus profond, plus important. Mais il n’avait ni l’envie, ni le courage de se disputer une fois de plus avec elle. Il allait partir pour Londres, ne savait même pas quand il réussirait à revenir, et ne tenait pas à ce que leur week end s’achève sur une note aussi déplaisante. Parce que c’était ce qui arrivait une fois sur deux. Et quelque chose lui disait que, cette fois encore, ce serait le cœur lourd qu’il prendrait l’avoir pour Londres. | |
| | | Heather Nielsen Admin | Courgette blonde des steppes
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| Sujet: Re: I don't want to fall another moment into your gravity [R.] Jeu 13 Mar - 22:27 | |
| Elle avait un peu froid dans son grand appartement vide, vide comme si Alexander n'y était déjà plus, comme s'il n'y avait jamais été. De toutes façons, avec le recul, elle avait l'impression qu'il n'était jamais entièrement avec elle, toujours relié à des centaines de personnes dans le monde via son téléphone portable, objet qu'elle exécrait plus que tout. Elle se servait à peine du sien et avait dû perdre au moins une dizaine d'appareils de ce genre dans sa courte vie. Elle avait froid mais elle ne frissonnait pas parce qu'elle avait l'impression d'être paralysée dans cette situation qui l'étouffait jour après jour un peu plus. L'ombre d'un sourire effleura ses lèvres alors qu'elle se remémorait le couple qu'ils avaient formé à l'ISP, et comment, au-delà des apparences, elle s'était sentie pendant ces années heureuses, avant que Londres ne l'arrache à elle pour lui flanquer ce maudit téléphone dans les mains. Quand ils étaient ensemble, il n'était pas rare qu'ils soient réveillés en pleine nuit, lorsqu'il venait clandestinement dans sa chambre dormir avec elle, par le bip strident d'un de leur téléphone portable qui était complètement déchargé d'être resté allumé des jours coincé derrière le radiateur.
Son père. Tout tournait autour de lui récemment, comme par le passé, lorsqu'il avait forcé la main à Alexander pour qu'il épouse une Anglaise et abandonne Heather. Mais elle avait cru pendant un temps que ce problème était réglé, qu'Alexander avait mis les choses au clair avec son père, et en quelque sorte il l'avait fait puisqu'ils étaient ensemble aujourd'hui, mais il ne cessait jamais de l'inciter à rencontrer d'autres femmes, à rester à Londres ses week-ends pour des matches de polo dans lequel Alexander rencontrerait prétendument des gens importants mais où, et Heather en était plus consciente qu'Alexander, il en profitait pour lui présenter d'autres jeunes femmes désireuses de passer la bague au doigt du jeune Malesbury. Et elle, pendant ce temps, restait à Amsterdam, à attendre... attendre quoi ? Quelque chose qu'elle ne pouvait pas définir. Ça n'était certainement pas un coup de fil, rien que le fait d'entendre la voix aiguë de Jenny en fond qui viendrait lui susurrer que son café est prêt l'exaspérait et lui donnait envie de raccrocher. Peut-être qu'elle attendait simplement de le voir surgir dans son appartement sans valise, sans rien, juste lui et des mots qu'elle n'osait même pas imaginer de peur de trop souffrir parce qu'ils diraient qu'il avait tout abandonné pour elle, tant pis pour le travail, et qu'il se ferait peintre à Venise rien que pour être avec elle... Les mêmes mots qu'il lui avait dit il y avait cinq ans, en somme.
Elle sentit sa main se poser sur son épaule parce qu'elle ne l'avait pas vu approcher, le regard plongé dans le vague, et son premier réflexe fut de se défaire de ce toucher qu'elle ne supportait plus.
« Non Alexander, ça n'est pas qu'un téléphone et tu le sais très bien. »
Elle frémissait légèrement de la colère qui l'animait parce qu'il ne comprenait pas, ou plus, ce qu'elle ressentait.
« Ça n'est pas qu'un téléphone parce que j'ai l'impression que tu le touches plus que tu ne me touches. » Elle se mordit la lèvre, se sentant un peu coupable de la dureté de ses mots mais c'était vraiment ce qu'elle ressentait. « J'ai l'impression que tu es fiancé avec ton père, que tu es tout le temps sous sa coupe même ici. »
Elle fit encore un pas pour s'éloigner d'Alexander. Elle savait que si elle le regardait trop longtemps elle se mettrait à pleurer et à s'excuser pour ce qu'elle venait de dire. Mais c'était la vérité, la plus simple, rude et difficile à admettre des vérités.
« Sans parler de Jenny ! » ajouta-t-elle soudain, plongeant finalement son regard dans celui d'Alexander, après avoir longuement hésité à le faire. « Elle te bichonne comme une véritable épouse ! » | |
| | | Alexander Malesbury • What About Now ?
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| Sujet: Re: I don't want to fall another moment into your gravity [R.] Ven 14 Mar - 23:36 | |
| Quelle heure était t-il ? Combien de secondes, de minutes et d’heures s’étaient t elles écoulées depuis que son téléphone avait sonné ? Alexander n’aurait pas pu le dire, puisque chaque seconde dans l’atmosphère devenue glaciale de l’appartement semblait durer pour ne jamais prendre fin. Avant, le temps passait si vite que les heures semblaient des secondes. Mais maintenant, c’était le contraire. Au lieu de cela, le temps semblait figé. Figé sur ce qu’ils étaient devenus, et sur ce qu’ils étaient. L’évolution sauterait aux yeux de n’importe quelle personne ayant fréquenté l’ISP les deux années où ils y avaient été ensemble, et imaginerait qu’ils jouaient le scénario d’un mauvais film. Parce que rien ne les prédestinaient à se retrouver ainsi, tendus à l’extrême à cause d’un coup de téléphone. Le gouffre qu’il y avait entre eux crevait littéralement les yeux, et il semblait qu’ils étaient à des kilomètres l‘un de l‘autre, d’une immobilité parfaite à contempler Amsterdam. Pas un regard, pas un frôlement. Rien.
Alexander, les mains dans les poches, le regard sombre dans le vague, sursauta comme si on lui avait infligé une décharge électrique. Le ton d’Heather, ses paroles, tout ce qu’elle lui disait lui semblait tellement absurde. Sans fondement, sans justification. Se comparer à un téléphone, parler de son père ainsi, c’était tout bonnement insensé. Irrationnel. Il serra les mâchoires tandis que ses ongles s’enfonçaient dans la paume de sa main pour ne pas hurler, mais il se contint. Parce qu’il risquait de dire des choses qu’il regretterait, de les dire trop violemment.
Il se mordit la lèvre quand elle recula, puis ne put se contenir plus longtemps et sortit les mains de ses poches, parlant avec des gestes à la manière des français. Même si ce n’était pas la meilleure chose à faire là maintenant, il n’était pas du genre à laisser les choses couler. En bien ou en mal.
« Ce téléphone c’est mon outil de travail! Tu voudrais quoi, que je le balance pas la fenêtre ? Que je démissionne c’est ça ? » Ses yeux avaient virés au vert foncé, beaucoup plus qu’en temps normal. Et il avait repris son ton d’ironie à la limite de l’humour. Plus cynique en fait. Il travaillait comme un fou pour satisfaire les exigences de la compagnie, dormait le strict minimum et était accro au café pour tenir le coup. Parce que cela comptait à ses yeux. Et parce qu’il ne supportait pas qu’elle s’en prenne ainsi à ce qui constituait une des choses les plus importantes pour lui. Après elle.
« Oh, mon père. C’est parce que c’est sa compagnie ? T’as raison, je devrais arrêter de lui parler, çe serait plus simple, évidemment. » Il se mordit la lèvre, leva une seconde les yeux au ciel, puis reprit: « Je ne vois pas en quoi je serais sous sa coupe, je suis majeur et vacciné, je peux décider de ce que je fais tout seul » Il resta silencieux un instant, puis la fixa, le regard sombre: « Tu crois que je serais ici avec toi si j’étais sous sa coupe, comme tu dis ? »
Même s’il ne lui avait affirmé directement, Alexander avait bien deviné qu’il n’aimait pas Heather. Puisqu’il ne parlait jamais d’elle, agissait comme si son fils était célibataire et lui avait collé une secrétaire selon ses propres critères. Cela faisait plus de 5 ans qu’il lui tenait tête opiniâtrement, n’admettant aucune concession de ce côté-là. Il l’aimait elle et pas une autre, et voilà qu’elle se mettait à critiquer son univers quotidien. Où était donc la logique ?
Une nouvelle fois, il crut qu’on l’avait giflé. Mais c’était le ton tellement incisif, et surtout ce qu’elle venait de lui dire. Comme si cela ne suffisait pas, elle continuait en invoquant Jenny. Si auparavant son travail et sa vie londonienne n’étaient que sous entendus, en revanche cette fois ci c’était on ne peut plus clair. Et justement, il se devait de mettre les choses au clair. « Je ne vois pas ce que Jenny viens faire là dedans. » Il soutint le regard glacé d’Heather. D’ordinaire, elle ne lui adressait jamais cette expression, mais les choses avaient bel et bien changées. Et pas seulement en apparence.
Il serra les dents, faisant saillir ses mâchoires, puis éleva les ton en faisant des gestes de la main. « C’est ma secrétaire, mon père la paie pour simplifier mon job. Tu voudrais quoi ? Que je ne revienne jamais ici, ou deux fois par ans ? Parce que si j’arrive à me libérer, c’est parce que mon emploi du rang est réglé pour que tout le travail se fasse en semaine. Et c’est elle qui s’en charge »
Il ne voulait pas faire l’éloge de sa secrétaire, mais se devait de mettre les choses au clair. Il ne pouvait pas quitter Amsterdam en laissant Heather sur des positions pareilles. Il hésita, puis continua en essayant de rester calme. Sans pour autant y parvenir.
« Et d’abord, je ne vois même pas on a cette discussion, c’est insensé et tu le sais. A chaque fois que je rentre c’est la même chose, tu veux que je reste à Londres ou quoi ? » Il détourna les yeux, conscient de s’être emporté, mais il était en colère. Et quand on est en colère, on parle avant de réfléchir. « Qu’est-ce que tu veux que je fasse au juste ? Parce qu’on ne tiendra pas longtemps à ce rythme là… » Il plonga son regard dans le sien, attendant une réponse, une solution. Tout sauf ça. Sauf ces disputes incessantes qui les éloignaient toujours plus l’un de l’autre alors qu’ils ne voulaient tous deux que le contraire. Parce qu’il était évident qu’il ne pourrait pas vivre sans être avec elle. C’était impossible, aussi évident que deux et deux font quatre, Alex et Heather étaient fait pour être l’un avec l’autre. Alors pourquoi agissaient t-ils comme ça ? | |
| | | Heather Nielsen Admin | Courgette blonde des steppes
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| Sujet: Re: I don't want to fall another moment into your gravity [R.] Dim 16 Mar - 22:27 | |
| Oui elle voulait qu'il jette ce foutu téléphone dans le canal, oui elle voulait qu'il démissionne, oui elle voulait qu'il quitte Londres, qu'il quitte tout, qu'il vienne avec elle, et elle savait qu'ils avaient mérité tout ça, qu'ils avaient surmonté trop d'épreuves, qu'ils étaient encore une fois dans le creux d'une vague mais qu'ils sauraient reprendre leur élan, comme toujours, jusqu'à la prochaine chute. Mais elle se sentait terriblement coupable de penser tout cela, elle se sentait égoïste parce qu'elle avait fait une erreur en embrassant Zachary, et surtout parce que cette erreur était plus qu'un moment de faiblesse dû à l'alcool, c'était beaucoup plus inquiétant. Heather se sentait faible tout le temps, c'était tombé sur Zachary mais ça aurait pu être n'importe qui, n'importe quel homme qui lui aurait fait la conversation. Elle se sentait tomber, sans filet, comme si le fil qui la liait avec Alexander ne faisant que s'étirer encore et encore, et même si elle ne cesserait jamais de l'aimer, elle serait tellement loin de lui que revenir en arrière serait impossible.
Elle resta sans réponse parce qu'Alexander ne comprenait pas qu'elle parlait de sentiments et de ressentis plus que de faits. Elle resta silencieuse parce que dit comme ça il avait totalement raison et qu'elle ne connaissait rien de son père pour pouvoir émettre un tel jugement, mais elle sentait, au plus profond d'elle-même, que le père d'Alex faisait tout pour l'éloigner d'elle, même s'il ne le laissait pas paraître. Elle savait aussi qu'en laissant Alexander libre, c'était la meilleur façon de l'éloigner d'elle, parce que plus rien ne la liait exclusivement à elle comme par le passé, où elle représentait l'interdit, la rébellion, elle était elle-même la propre raison de l'amour que pouvait lui porter Alexander. Maintenant, il n'avait plus de raison d'être avec elle. Il n'avait plus rien à enfreindre pour qu'ils soient ensemble.
Les larmes lui montèrent soudain aux yeux et elle se détourna d'Alexander pour qu'il ne la voit pas. Elle serra un peu plus ses bras contre elle et essaya d'avaler la boule qui venait de serrer sa gorge mais elle n'y arrivait pas.
« Écoute un peu ce que tu dis Alexander... Tu n'as pas le temps pour moi, tu es obligé d'avoir une secrétaire pour qu'elle te trouve un créneau horaire dans lequel me placer. C'est elle qui organise nos rendez-vous. C'est elle qui organise toute ta vie et je ne suis qu'une case dans ton tableur. »
C'était horrible à penser, et encore plus de le formuler en mots et de les énoncer à haute-voix. Sa phrase sembla résonner dans l'air et elle entendait encore sa voix vacillante et résignée dans l'arrière plan de son esprit. Mais c'était l'évidence même, si elle s'en tenait aussi aux faits, alors Alexander passait toutes ses journées avec Jenny, sa boite vocale était saturée de sa voix, ses chemises sentaient la lessive qu'elle choisissait pour lui au pressing de luxe, elle connaissait ses goûts en matière de cravate et ses mensurations pour la fabrication de chemise sur mesure, et elle, Heather, ne représentait que quarante huit petites heures sur une centaine.
Elle se retourna soudain, blessée parce qu'il avait envisagé le temps d'une phrase qu'elle puisse ne plus vouloir le revoir. Les larmes qu'elle ne pouvait plus contenir roulaient désormais sur ses joues pâles et même si le ton d'Alexander s'était adouci, ça n'était pas le cas du sien.
« J'en sais rien Alexander ! Peut-être que tu pourrais commencer par ouvrir les yeux ! Regarde ce que tu es devenu ! Tu portes des smokings alors que tu disais détester ça, ta collection de cravate égale le contenu d'un grand magasin, tu ne sais même pas où je range les serviettes propres dans mon appartement ! Je ne te reconnais plus, je ne nous reconnais plus, je... »
Sa voix se brisa dans un sanglot, et elle fit un pas vers Alexander. Elle était fatiguée de cette situation.
« Je... Je t'aime Alex, je t'aime toujours, mais, peut-être que... On doit se résoudre à voir ce qu'on est devenus... » Elle se tut, mais ses yeux parlaient pour elle. C'était peut-être la meilleure des solutions.
Qu'ils se séparent. | |
| | | Alexander Malesbury • What About Now ?
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| Sujet: Re: I don't want to fall another moment into your gravity [R.] Dim 23 Mar - 23:34 | |
| Ses paroles avaient dépassé sa pensée, mais il était trop tard pour revenir en arrière. Pour effacer ce qu’il venait de dire, pour désamorcer cette dispute qui s’annonçait, une fois encore, violente et acerbe. Chacun tentait d’atteindre l’autre de diverse manière, mais ils n’arrivaient qu’à se blesser davantage. Chacun de leurs mots, à défaut d’être utile, semblait vouloir les atteindre et les faire souffrir encore un peu plus. Comme si l’unique moyen de régler leur problème était de crier et se faire du mal. Alors que c’était tout le contraire, ils haïssaient tout deux ces disputes qui les minaient jour après jour, mais il suffisait d’un rien pour les déclencher. Puis il n’y avait plus moyen de s’arrêter, chacun d’eux tentant de faire entendre raison à l’autre. Alexander savait que c’était un dialogue de sourd, ils campaient sur leur positions, persuadé de la justesse de leur opinion tendit que le gouffre qui les séparait s’élargissait jour après jour. Sans retour possible, du moins Alexander ne voyait pas comment. Comment redevenir un couple insouciant, vivant au jour le jour et heureux de l’être ? Comment passer plus qu’une trentaine d’heures ensemble sans compromettre son avenir prometteur ? Comment rétablir le dialogue rompu? Comment rapprocher ces deux êtres qui s’aiment mais qui ne savent comment se le prouver ?
Alexander serra le point en voyant les larmes monter aux yeux d’Heather. Parce qu’il savait qu’il est était la cause. Parce qu’il ne savait pas comment réparer son erreur. Mais surtout parce qu’il l’aimait tant qu’il ne supportait pas de la rendre malheureuse, et c’était précisément ce qu’il était en train de faire, il s’en rendait on ne plus compte. Pas seulement aujourd’hui et maintenant, mais depuis longtemps. Il ne souvenait même plus du dernier moment où l’avait vu avec ce sourire lumineux caractéristique, ni en riant comme un enfant. Lui non plus ne riait plus, il est vrai. Il n’avait plus le temps, ni pour rire ni même pour vivre sa vie alors qu’il était encore jeune.
Les yeux fixés sur la jeune femme qui ne le regardait plus, il se mordit la lèvres mais resta une seconde silencieux. Elle avait raison sur un point, il avait besoin d’une secrétaire. Sinon, il se verrait dans l’obligation de choisir en sa famille, l’Angleterre, son poste dans la compagnie, et elle. Parce que, sans cet emploi du temps réglé comme du papier à musique, il ne s’en sortirait plus, et serait irritable avec elle, parce qu’il saurait que son travail n’était pas fait. Et il ne supporterait plus d’être enfermé dans son bureau parce qu’elle lui manquerait trop. Il n’avait plus le choix, et ils devaient accepter cette situation, qui semblait la seule option envisageable. Pour le moment du moins.
« Tu ne peux pas dire ça Heather, tu ne seras jamais qu’une case dans un tableau. Et pour ton information, je décide quand je viens, et le reste s’organise autour, tu le sais » Il secoua la tête de droite à gauche, tentant de se persuader que ce qu’il venait de dire correspondait vraiment à la réalité, mais il fallait se rendre à l’évidence: il ne gérait pas son emploi du temps, ni sa vie. C’était eux qui le faisait. Et il n’avait même pas son mot à dire, puisqu’il n’était pas pris au sérieux pas son père, alors qu’il faisait de son mieux pour lui prouver qu’il était aussi doué que chacun de ses autres collaborateurs. Les sacrifices étaient alors inévitables, et c’était sa vie entière qui s’était retrouvée prise dans le gigantesque engrenage des affaires.
Il sentit les battements de son cœur s’accélérer en voyant son visage en larmes, mais ce n’était rien à côté de ce qu’elle venait de lui dire. Terriblement vraie, mais aussi tellement douloureuses, Alexander ne pouvait les nier. Il ne pouvait nier d’avoir un dressing plus conséquent que la plupart des gens. Ni le nombre impressionnant de chemises, de smokings et de cravates sur mesures qu’il contenait.
« D’accord, je l’admets, j’ai changé de façon de m’habiller, mais je n’ai pas le choix de ce côté-là! Tu en a vu beaucoup, des cadres en chemise Hawaïenne au bureau ? Je déteste toujours autant me déguiser comme ça chaque matin, mais ce sont les exigences de mon métier » Il avala sa salive, tentant de ne pas voir les larmes roulant sur ses joues, puis esquissa un sourire qui n’avait rien de joyeux, plus déçu en fait. Déçu de l’image qu’elle avait de lui. De la manière dont elle le considérait maintenant. «Si je le sais, elles sont dans le deuxième tiroir de la salle de bain, à droite. »
Un frisson glacé lui parcouru l’échine quand il croisa le regard d’Heather. Et ce qu’il y lut était pire que tout ce qu’il aurait pu imaginer. Ses mots disaient qu’elle l’aimait, mais ses yeux, eux, disaient qu’il était temps de voir le vérité en face. Que la donne n’était plus la même.
Il hésita un court instant, ses pensées s’entrechoqua mais il refusait de croire que la seule solution était d’en rester là. C’était impossible. Elle était son équilibre, celle qui lui permettait de rester connecté à la réalité lorsqu’il était dans cette tour de verre. De plus la voir équivalait à faire de lui un autre de ces hommes en costume sans âme. Sans autre raison de vivre que le profit. Et il ne voulait devenir comme cela, il ne pouvait pas. C’était impossible, tout simplement.
« Non, il n’y pas de peut être » Il se rapprocha à son tour, et essuya les larmes qui roulait encore sur ses joues du bout des doigts. Son regard rivé dans le sien, il baissa la tête, toute trace de colère s’était subitement envolée face à la gravité de ce qu’elle venait de dire. Face à sa détresse et à ce qu’elle envisageait pour résoudre la situation inextricable dans laquelle ils étaient. Alexander avança de nouveau, jusqu’à réduire l’espace qui les séparait à quelques centimètres. Ils se frôlaient presque lorsqu’il se baissa, et lui murmura à l’oreille « Tu te souviens de ce que je t’ai dis il y a cinq ans ? » Ses yeux brillaient de nouveau lorsqu’il leva la main pour remonter le frêle menton de la jeune femme dans sa direction « Que je ne voulais pas passer une seule seconde sans toi ? Et bien même si je n’ai pas réussis à tenir cette promesse, je ressens toujours la même chose » Alexander baissa les yeux un seconde, puis la serra contre lui, laissant son visage se perdre dans ses cheveux blonds. Il avait besoin de passer du temps avec elle, de la voir sourire. De sa voix, de son visage, de son rire. L’idée de perdre tout cela lui était insupportable.
« Je t’aime tellement … Et même si me suis comporter comme un idiot, je suis sûr qu’on va trouver une solution. Je te le promets … » Il devait la convaincre qu’ils avaient encore un chance de redevenir ce qu’ils avaient été. Même si retrouver leur ancienne complicité semblait difficile, il y avait encore de l’espoir. Alex voulait croire qu’il y avait encore de l’espoir … | |
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