Tennis habituel [ Val`]

Service. La balle qui monte pour être frappée par une raquette, puis qui se dirige dans le cas adverse à une vitesse folle. Renvoie de la balle frappée de nouveau par l'autre raquette cette fois, rattrapage, et ainsi de suite jusqu'a ce que l'un des deux adversaire ne puisse pas renvoyer la balle cette fois et que cette dernière, achève sa course au sol et rejoigne les autres balles jaunes au fond du terrain. Cette fois c'était la jeune femme qui avait perdue, et qui se redressait, après avoir reprit son souffle, et il en était de même pour le jeune homme de l'autre côté du filet, qui n'était autre que son cousin. Cette fois, c'était à lui de servir et déjà il se replaçait, sortant une autre balle de la poche de son short blanc, nouveau lancer de balle en l'air, service.
N'y voyez là rien de compétitif, il s'agit seulement de leur partie de tennis quotidienne, visant à se détendre, décompresser d'une semaine de cours légèrement intensive, et de vider leur sac. Ils se parlaient mieux lorsqu'ils s'occupaient ensembles. Boire un café ensembles ne leur suffisait pas, faire du sport les satisfaisaient pleinement. Ils auraient pu faire du karaté ensemble, puisque c'était le sport que pratiquait la jeune femme, mais Arès n'avait pas spécialement eu l'envie de se faire laminer par une jeune femme possédant la dernière ceinture qui prouvait bien son niveau. Ils avaient passé en revues ce qu'ils auraient pu faire, et finalement leur choix s'était porté sur le tennis. Epuisant comme sport, qui les ferait se dépenser etc...

Et alors qu'il reprenait le service, le jeune homme reprit la parole là où il l'avait laissé quelques secondes plus tôt, bien avant qu'il ne marque le point.

- Tiens ! Kathleen, la fille que t'as vu hier matin, est venue me voir ce matin. Visiblement, elle n'a pas encore compris qu'elle n'a servie qu'à une chose... D'ailleurs, elle croit que toi et moi sommes ensembles...

Renvoie de la balle. La veille en effet, Valentine l'avait surprit au lit avec une autre, cette fameuse Kathleen, une brune pulpeuse avec qui il était rentré de boîte. Il arrivait souvent au jeune homme de parler de ses conquêtes à sa cousine, cette dernière le conseillant très souvent sur ce point là. La seule dont il évitait de parler était Cléo. Valentine savait qu'il l'avait aimé, passionnément, un temps durant, et lui savait que sa cousine ne la supportait pas, la raison? Il ne l'avait jamais vraiment su, et encore moins cherché. Peut être était ce parce qu'il était moins disponible pour elle à cette époque et bien plus pour sa petite amie, du moins, jusqu'aux derniers mois, ces mois où il ne supportait plus la vue de Cléo et qu'il faisait tout pour être avec sa cousine. Regrettable temps. Aujourd'hui, Arès faisait tout pour récupérer la poupée de porcelaine, sans que pourtant Valentine ne le sache. C'était un point de sa vie privée qu'il ne comprenait déjà pas lui même, alors les autres...

- Ahahah ! Ratrappes ça Princesse !

Le sport avait une grande importance dans la vie de Valentine. Grande passionnée, elle aimait se dépenser et avait de l’énergie à revendre. Cependant, son goût prononcé pour ces quelques activités sportives ne venait pas uniquement de là. Enfant, c’était une petite fille plus ou moins agitée… que les médecins qualifiaient « d’hyperactive ». Un terme qu’elle n’avait jamais vraiment supporté, qu’elle n’assumait pas et dont elle avait honte. Allez savoir pourquoi, car elle n’était pas la seule. Seulement, elle s’imaginait être différente des autres enfants de son âge – chose qu’elle a toujours cherché à être – dans le mauvais sens du terme. Même si le regard des autres l’importait peu, cela était différent de nombreuses années auparavant. Doux fruit de l’innocence, une parole de travers et mal placée suffisait à la blesser. Non pas intenable, elle avait cependant sans cesse l’envie de courir et crapahuter partout où l’accès lui en donnait la possibilité. C’est pourquoi, très jeune, sa mère l’avait inscrite à différents sports. Comme l’équitation, la danse et la gymnastique. Une vie bien remplie pour un petit bout telle qu’elle. Ses pulsions pour le moins violentes lui venaient probablement de là… Mais elle ne considérait pas cela comme une tare, simplement comme un trait de sa personnalité.

Comme chaque semaine, c’était le jour où elle devait affronter son cousin au Tennis. Même s’il n’y avait aucune rivalité ni compétition entre eux, Valentine n’était pas bonne perdante… Et puis, une princesse digne de ce nom était en mesure de remporter une partie de Tennis. S’étant accaparé l’un des nombreux terrains de Tennis extérieurs, Valentine et Arès s’adonnaient à l’un de leurs passes temps favoris. Ainsi, ils pouvaient évacuer leur stress tout en se confiant l’un à l’autre ou discuter de tout et de rien.

« Je t’ai dit que tu les choisissais mal ! Lui répondit-elle d’une voix essoufflée tandis qu’elle lui relançait la balle d’un revers. Si ça peut la convaincre de te laisser tranquille, je ne vois aucune objection à ce qu’elle croit une telle chose. »

Valentine avait l’habitude de jouer de son image. Elle ne connaissait strictement rien de cette fameuse Kathleen, et ne souhaitait d’ailleurs pas en apprendre d’avantage. Seulement, Valentine et Arès se ressemblaient étrangement. A l’exception d’un détail à la fois minime et crucial, ils avaient les mêmes yeux. Et si son physique ne la rendait pas aussi candide, on aurait pu croire qu’ils étaient jumeaux mais son cousin faisait indéniablement plus âgé qu’elle.

Lorsqu’il lui renvoya la balle avec une force typiquement masculine, la jeune Hollandaise se jeta littéralement sur la droite avant de glisser sur le sol terreux, manquant de faire un grand écart par la même occasion. Manque de chance pour elle, elle ne parvint pas à toucher la balle qui finit sa course dans le filet central. Soupirant doucement, elle tapota le sol à l’aide de sa raquette d’un geste nerveux.

« Décidément, je n’ai pas la main aujourd’hui… Souffla t’elle tandis qu’elle faisait rebondir la petite balle jaune devant elle. »

Lançant l’objet vers le ciel, Valentine effectua un service digne de ce nom. Son souffle rapide créait une petite nappe de fumée qui émanait de ses lèvres sous une respiration saccadée. Ses longs cheveux coiffés en une haute queue de cheval serrée lui donnait un air sévère. Le froid hivernal n’avait pas le temps d’engourdir ses jambes nues sous une courte jupe blanche tant la précision et la rapidité de ses gestes la réchauffaient.